Login

Logement des veaux Installer les veaux dans des igloos pour limiter les risques sanitaires

Pour limiter les risques de maladies respiratoires chez les veaux, une des possibilités est d'utiliser des niches et des igloos.

Les veaux sont sujets aux pathologies respiratoires. Un risque qui se révèle plus élevé dans les nurseries construites en bâtiment. Pour le réduire, Alix Van Agt, conseillère chez Elvup, propose un système organisé autour d’une série de niches installées en extérieur.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Des niches et des igloos. C’est ce que préconise Alix Van Agt, conseillère d’exploitation chez Elvup, aux éleveurs qui ont un projet de logement neuf pour leurs veaux. Sur le principe, il s’agit d’installer les veaux en extérieur, dans une niche durant les trois premières semaines, puis en igloo ensuite.

La niche peut accueillir un ou deux veaux. « Le logement individuel, déjà interdit en agriculture biologique au-delà de huit jours, pourrait le devenir pour tous les élevages, souligne Alix Van Agt. Il est souvent remplacé par un logement par paires. Favorable au bien-être animal, ce procédé a aussi l’avantage de favoriser un co-apprentissage et une émulation, notamment pour la consommation des concentrés ». Il nécessite en revanche des niches adaptées et deux seaux à tétine. Il est également souhaitable de disposer d’une bassine pour le concentré, au lieu d’un seau. Les veaux voient l'aliment et le mangent ainsi plus volontiers. Ils doivent enfin être proches en âge : pas plus d'une semaines d’écart.

Quant aux igloos, ils peuvent abriter des lots de cinq animaux environ et présentent l’avantage d’obliger l’éleveur à les gérer en petits lots plutôt qu’en grands groupes. Si l'un d'eux tombe malade, les risques de contagion s’en trouvent limités.

Entre 10 et 20 degrés

Niches et igloos doivent être disposés sur une plateforme stabilisée, avec un système de recueil des jus. Créer une courette devant l'abri est obligatoire pour les igloos et fortement conseillé pour les niches. Elle pourra être surplombée d’une toiture, mais sans obligation. « Si l’installation est couverte, on veillera à ce qu’elle n’empêche pas la circulation de l’air, pour éviter la stagnation de l’ammoniac », précise la conseillère.

En matière de température, l’idéal se situe entre 10 et 20 degrés dans la première quinzaine de la vie du veau. Durant les semaines suivantes, il se sent bien à 10 degrés et peut même supporter deux ou trois degrés seulement, tant qu'il a le poil sec. Le froid, sauf s’il est très intense, n’est donc pas un problème, à condition que le logement soit bien paillé, que le veau soit à l’abri de l’eau et des courants d’air et que les apports nutritionnels soient adaptés.

Il est également conseillé d’orienter l’ouverture des niches au sud-est, afin que le soleil du matin réchauffe les veaux et pour qu’ils soient à l’abri des vents dominants. Quant aux chaleurs de l’été, Alix Van Agt recommande soit d’avoir de l’ombre au-dessus des niches, soit de les tourner pour que la niche fasse de l’ombre sur la courette.

« Et quelle que soit la température, il faut apporter de l’eau, explique la conseillère. Elle est indispensable à l’hydratation de l’animal et à sa digestion, surtout avec la nourriture solide. Le lait ne suffit pas. »

Le froid n'est pas un problème tant que le veau peut rester au sec et à l'abri du vent. (© Emmanuelle Bordon)

Trois semaines de vide sanitaire

Autre avantage des niches et des igloos : ces équipements sont faciles à nettoyer. « Il vaut mieux éviter le nettoyage à haute pression parce qu’il vaporise les bactéries, qui sont ensuite respirées par les autres veaux, précise Alix Van Agt. Ou alors, il faut le faire loin de la nurserie ».

Après le lavage et la désinfection, le mieux est de laisser les abris au soleil, pour profiter de l’effet bactéricide des UV. Un vide sanitaire de trois semaines est en outre fortement conseillé, notamment pour la dalle, qui doit sécher. Il faut donc des équipements surnuméraires. Si c'est impossible, l'alternative consiste à désinfecter l'abri, le sécher soigneusement et le réinstaller à une autre place.

Alix Van Agt ne conseille pas de marque particulière en matière de niche. Elle recommande seulement les modèles munis d’une trappe à l’arrière, pour faciliter le paillage et la surveillance. Cela permet aussi d'évacuer l'humidité. Un rebord à l'entrée et une ouverture pas trop large sont aussi souhaitables, pour que le veau puisse s'abriter du vent.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement